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L'argent a-t-il la même valeur aux yeux de chacun?
17 juin 2011

8. Société de consommation

Du nécessaire au superflu

Depuis la nuit des temps, l'homme, comme d'ailleurs tous les êtres vivants, s'est préoccupé de quatre choses fondamentales pour sa vie:

  • assurer une transcendance à son existence et ainsi être relié à lui même et à la nature. C'était en fait le fondement de toute son existence et cela a disparu avec la société de consommation,
  • assurer sa subsistance (recherche et production de nourriture),
  • assurer la perpétuation de son espèce (faire des enfants et se protéger des prédateurs et ennemis),
  • assurer son bien-être.

Les différentes civilisations qui se sont succédé marquant les grandes étapes de l'histoire de l'homme se sont majoritairement organisées pour assurer, chacune à sa manière et selon les circonstances, ces quatre priorités vitales.

Cela a bien sûr eu des conséquences, les unes positives, les autres, parfois, dramatiques. Au nombre des progrès, nous pouvons considérer que l'invention de l'agriculture a été le véritable point de départ de ce qu'il est convenu d'appeler la civilisation. Au nombre des désastres, les guerres et l'invention des armes qui en est le corollaire en est le plus triste exemple.

Entre guerres et prospérités, les humains ont, tant bien que mal, traversé les siècles, découvrant peu à peu des moyens et des techniques pour améliorer leur vie quotidienne. Nous n'allons pas ici réécrire l'histoire de l'humanité mais il convient simplement de se remémorer les leçons d'histoire apprises à l'école pour constater ceci : on estime l'âge des plus anciennes civilisations à 15 000 ans, l'âge de l'Homo Sapiens à 200 000 ans. Nul besoin d'aller plus loin, l'humanité a traversé 200 000 ans sans téléphone, sans voiture, sans électricité, sans Internet, sans machine à coudre, sans machine à écrire…

Leur vie a sans douté été plus difficile que celle de l'homme occidental du XXIe siècle, mais il n'est pas inutile de rappeler ici que nombre d'hommes et de femmes vivent encore comme les hommes de la préhistoire, par exemple dans les profondeurs de la forêt amazonienne.

Le XXe siècle dont les effets se prolongent et s'amplifient avec le XXIe siècle représente donc un bouleversement radical dans l'histoire de l'humanité. Même s'il est vrai que de tout temps l'homme a témoigné d'une attirance compréhensible pour une certaine forme de superflu comme l'art et les beaux vêtements, par exemple, témoignages de la valeur et du raffinement d'une civilisation, la part dévolue à la transcendance c'est-à-dire à la recherche de l'union avec l'ordre cosmique restait très largement majoritaire. La recherche de la transcendance constituait pour la majorité des humains le but de l'existence.

Le bouleversement apporté par le XXe siècle, amorcé dès la fin du XIXe avec la révolution industrielle, a été d'inverser les proportions en donnant de plus en plus d'importance au superflu et de moins en moins d'importance à la transcendance.

De la consommation au gaspillage

La consommation est devenue, au cours du XXe siècle non plus une nécessité (acheter à manger) mais un mode de vie, de comportement et de culture. Il est frappant de constater que la "grand messe" de la consommation n'a pu influencer et modifier les comportements de la majorité des individus que parce qu'une mutation s'est opérée dans la culture. S'il est vrai que la publicité imprimée a beaucoup aidé à amorcer cette transformation de la civilisation, c'est avant tout la radio, puis la télévision qui ont été et sont encore aujourd'hui, plus que jamais, les instruments de la propagande pour cette civilisation du gaspillage.

Il ne faut pas pour autant refuser le progrès ! La révolution industrielle a rendu possible la fabrication d'appareils ménagers à des prix abordables, dont certains, il faut honnêtement le reconnaître, ont indéniablement apporté du confort dans la vie des ménages, en nous soulageant tout particulièrement dans les tâches les plus épuisantes. On pensera en particulier à l'aspirateur, au fer à repasser électrique et surtout à la machine à laver le linge. « Pour juger le progrès, écrit Baudoin de Bodinat dans La vie sur terre, il ne suffit pas de connaître ce qu’il nous ajoute, il faut encore tenir compte de ce dont il nous prive. »

L'Amérique devient le modèle à suivre pour les Européens

Bien que présente en Europe dès le début du XXe siècle, c'est vraiment à partir de 1945, au sortir de la seconde guerre mondiale, que la société de consommation va rapidement se développer. Elle se répand dans l'Europe de l'après-guerre à la faveur de l'image très positive laissée par l'Amérique libératrice et victorieuse. À cette époque personne n'a conscience de l'horreur qui se prépare et on admire cette Amérique « en avance sur son temps », « modèle de société moderne ». Force est malheureusement de constater qu'en ce début de XXIe siècle il y a encore beaucoup de nos contemporains qui continuent de croire naïvement au « miracle » du modèle américain.

Toujours est-il que c'est bien eux qui ont inventé la société de consommationdans ce qu'elle a de plus mercantile : le supermarché en 1930, on pense aussi à la fabrication à la chaîne lancée par Ford pour produire plus et moins cher La France ne suivra qu'en 1957.

Belle aubaine pour le client de trouver de la marchandise à meilleur prix, car tel était le but du supermarché à l'origine. Mais acheter moins cher peut inciter à acheter plus, et forcément à gaspiller plus facilement. On peut néanmoins admettre qu'il est dans la nature du consommateur des années 1930 de ne pas forcément aimer gaspiller.

Et en fait, ce n'est pas le consommateur qui gaspille, mais le système qui pousse au gaspillage.

A la base, l'objet utilitaire a sa raison d'être et on l'achète volontiers en vu de profiter du service qu'il rend. Le consommateur veut du bien-être et la société de consommation lui en propose et lui en vend. Ainsi achète-t-il un lave-linge ; il se dit en toute logique que le temps pendant lequel la machine fait la lessive, il pourra le consacrer à du loisir : passer du temps avec les enfants, faire de la lecture, aller au cinéma ou au théâtre. Il n'y a là rien de suspect ou de critiquable.

La saturation du marché

Mais la société de consommation découvre rapidement, à partir des années 1960, que les ventes d'appareils ménager ne peuvent se prolonger indéfiniment. Une fois que la plupart des ménages se sont équipés avec les appareils ménagers élémentaires, c'est-à-dire le réfrigérateur, le lave-linge, l'aspirateur et quelques autres standards, le marché tend à se saturer et les courbes de ventes diminuent.

Que faire ? Comment continuer de faire tourner les usines ? C'est alors que les industriels découvrent la réponse au problème, réponse qui va faire basculer le système de consommation d'objets utilitaristes vers une société pervertie par l'appât du gain, la société de gaspillage.

D'où vient que le marché se sature ? De ce que les appareils vendus sont robustes et durables. On décide donc désormais de les fabriquer moins robustes et moins durables afin de s'assurer un marché du renouvellement. Et pour forcer la main des consommateurs, on commence à exploiter mieux la publicité en insistant sur la nouveauté, le progrès, les avantages du nouveau modèle, les défauts de l'ancien, etc. « Nouveau » et « Nouveauté » sont les deux mots les plus utilisés dans les slogans publicitaires.

Au début cela a évidemment favorisé des abus : fabrication de camelote, défauts de fabrication volontaires, etc. Et il a fallu l'émergence des associations de consommateurs et quelques procès pour que les États légifèrent sur les garanties de fabrication. Désormais tous les appareils neufs sont couverts pas une garantie de conformité obligeant le vendeur à fournir un appareil conforme à la destination pour laquelle il a été vendu. Cette loi date de 2007 et complète ainsi l'obsolescente loi sur les vices cachés. Les garanties contractuelles sont quant à elles facultatives du point de vue du droit mais devenus obligatoire par la force des consommateurs. C'est pourquoi les marchands proposent des extensions de garantie de 1 à 4 ans supplémentaires moyennant une rallonge significative de la facture (15 à 20 % du prix de l'appareil en sus) : il n'y a pas de petit profit.

Ainsi est-on arrivé aujourd'hui à cette situation absurde où n'importe quel appareil ménager est vendu avec sa garantie légale contre les vices cachés valable à vie mais totalement inapplicable, une garantie de conformité valable 2 ans mais incomplète, une garantie contractuelle généralement de 1 à 2 ans offerte, donc incluse dans le prix de vente, et d'une extension de garantie qui est systématiquement proposée pour assurer la « tranquillité » du client. Cette extension de garantie ne garantit pas que l'appareil va durer aussi longtemps, mais si l'appareil venait à finir sa vie avant la période couverte il serait alors remboursé généralement à sa valeur déduite de la vétusté. Il ne s'agit pas d'une assurance déguisée, une garantie n'est autre qu'une assurance contre les pannes, la meilleure preuve c'est que ce sont de plus en plus des assureurs qui les proposent. Sommes-nous donc incapables aujourd'hui de prendre le moindre risque ? Là est la vrai question. Les appareils d'antan étaient moins fiables que ceux de maintenant, c'est un fait prouvé dans tous les SAV (qui va à l'encontre des idées reçues), preuve en est la diminution des effectifs de techniciens, mais ce qui change vraiment c'est que nous n'acceptons plus la moindre défaillance, nous voulons le zéro défaut. et certains l'ont si bien compris qu'ils nous amènent à prendre des garanties qu'il y seulement 20 ans personne n'aurait imaginé. Ni les revendeurs qui n'aurait pas osé le faire tant cela leur aurait coûté cher à l'époque, ni même les consommateurs car le prix de la réparation restait alors encore abordable.

Les garanties payantes ou gratuites n'excèdent pas 5 ans, ce qui veut dire que si vous parvenez à garder un appareil plus de 5 ans sans panne, vous financez ceux qui ont eux des pannes et vous faites faire de la marge supplémentaire aux revendeurs. Ceux-ci trouvent là un moyen de récupérer les marges qu'ils ne font plus avec la même intensité sur la vente des produ

Le gaspillage dans toute son horreur

Nous venons de voir comment la société de gaspillage pousse à la consommation en produisant des objets utilitaires dont la durée de vie a été volontairement raccourcie.

Cependant, la machine économique fonctionne comme une tumeur et a besoin de toujours plus de sang pour se nourrir, car elle cherche une perpétuelle expansion. Aussi le système productiviste est-il entré, à partir des années 70 dans une nouvelle forme de perversion : ne plus se contenter de produire le nécessaire, mais également produire le superflu.

Découvrant les vertus de la publicité, la facilité avec laquelle l'effet de nouveauté provoque des vagues d'achats massifs et des modes, les industriels s'ingénient à inventer des gadgets qui vont finir par devenir des objets de consommation courante. On ne mesure pas à quel point la télévision a joué et joue encore un rôle central dans la manipulation des consciences, non seulement à travers les tonnes de messages publicitaires qui harcèlent le pauvre téléspectateur, mais aussi avec un grand nombre d'émissions destinées à glorifier le consumérisme. Toutes ces émissions, d'une manière ou d'une autre, ramènent le téléspectateur à une image corrompue du bonheur : consommer.

Il est intéressant de voir qu'en plus, les gadgets les plus inutiles sont souvent les plus chers. Par panurgisme, le peuple consommateur se précipite sur les nouveautés et accepte de payer le prix fort pour répondre à l'« effet mode ». Il y a là quelque chose qui relève de la névrose collective : ce besoin de vouloir à tout prix suivre le troupeau, suivre la mode, imiter autrui, et, ce faisant, abdiquer de sa liberté de penser et choisir par soi-même.

L'objet de consommation superflu, c'est comme la drogue : l'offre engendre la demande et la demande engendre l'offre. Il y a une complicité tacite entre le dealer et le consommateur.

Drogué, l'homme moderne l'est bel et bien : drogué de télévision, de DVD, de téléphone GSM, de gadgets électroniques sophistiqués, de GPS, de caméscopes, de photoscopes ou APN, d'ordinateurs. Et un marché de renouvellement pour alimenter tous ces drogués en manque, souffrant de frustration chronique : après la télé noir et blanc, la télé couleur, après la télé à tube, la télé plate, après le téléphone monobande, voici le bibande, le tribande, l'UMTS, le wifi, le wimax, le wap, après le DVD standard, voici le DVD blu-ray, après l'appareil de photo numérique à 1 mégapixel, voici le 2 mégapixels, puis le 3, le 4, le 5, le 6 et ça ne finira pas de sitôt ; après le caméscope VHS on a eu le Hi8, puis le numérique mini-DV, maintenant c'est le HDV ; on a eu le mono-CCD, maintenant c'est le tri-CCD. A la poubelle les magnétoscopes à vidéocassettes, voici le graveur de DVD.

La gadgétisation à outrance de notre société est devenu un mode de fonctionnement comparable à un tourbillon infernal : la nouveauté devient une quête perpétuelle des industries, une obsession des acheteurs. Jeter l'ancien, remplacer par du nouveau, avec un rythme de remplacement qui frise la folie. Les fournisseurs se fixent des objectifs : annoncer au moins une nouveauté tous les six mois, tenir les consommateurs en haleine…

Source : Wikipédia

Résumé: Article traitant sur la société de conxommation et principalement du gaspillage des consommateurs et les achats superflu

Adresse de l'article : http://fr.ekopedia.org/M%C3%A9moire_sur_la_Soci%C3%A9t%C3%A9_de_consommation

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