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L'argent a-t-il la même valeur aux yeux de chacun?

17 juin 2011

3. L’art d’ignorer les pauvres

Je voudrais livrer ici quelques réflexions sur l’un des plus anciens exercices humains : le processus par lequel, au fil des années, et même au cours des siècles, nous avons entrepris de nous épargner toute mauvaise conscience au sujet des pauvres. Pauvres et riches ont toujours vécu côte à côte, toujours inconfortablement, parfois de manière périlleuse. Plutarque affirmait que « le déséquilibre entre les riches et les pauvres est la plus ancienne et la plus fatale des maladies des républiques ».Les problèmes résultant de cette coexistence, et particulièrement celui de la justification de la bonne fortune de quelques-uns face à la mauvaise fortune des autres, sont une préoccupation intellectuelle de tous les temps. Ils continuent de l’être aujourd’hui.

Il faut commencer par la solution proposée par la Bible : les pauvres souffrent en ce bas monde, mais ils seront magnifiquement récompensés dans l’autre. Cette solution admirable permet aux riches de jouir de leur richesse tout en enviant les pauvres pour leur félicité dans l’au-delà.

Bien plus tard, dans les vingt ou trente années qui suivirent la publication, en 1776, des Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations – à l’aube de la révolution industrielle en Angleterre –, le problème et sa solution commencèrent à prendre leur forme moderne. Un quasi-contemporain d’Adam Smith, Jeremy Bentham (1748-1832), inventa une formule qui eut une influence extraordinaire sur la pensée britannique et aussi, dans une certaine mesure, sur la pensée américaine pendant cinquante ans : l’utilitarisme. « Par principe d’utilité, écrivit Bentham en 1789, il faut entendre le principe qui approuve ou désapprouve quelque action que ce soit en fonction de sa tendance à augmenter ou diminuer le bonheur de la partie dont l’intérêt est en jeu. » La vertu est, et même doit être, autocentrée. Le problème social de la coexistence d’un petit nombre de riches et d’un grand nombre de pauvres était réglé dès lors que l’on parvenait « au plus grand bien pour le plus grand nombre ».La société faisait de son mieux pour le maximum de personnes, et il fallait accepter que le résultat soit malheureusement très déplaisant à l’encontre de ceux, très nombreux, pour lesquels le bonheur n’était pas au rendez-vous.

En 1830, une nouvelle formule, toujours d’actualité, fut proposée pour évacuer la pauvreté de la conscience publique. Elle est associée aux noms du financier David Ricardo (1772-1823) et du pasteur anglican thomas Robert Malthus (1766-1834) : si les pauvres sont pauvres, c’est leur faute – cela tient à leur fécondité excessive. Leur intempérance sexuelle les a conduits à proliférer jusqu’aux limites des ressources disponibles. Pour le malthusianisme, la pauvreté ayant sa cause dans le lit, les riches ne sont pas responsables de sa création ou de sa diminution.

Au milieu du XIXe siècle, une autre forme de déni connut un grand succès, particulièrement aux Etats-Unis : le « darwinisme social », associé au nom de Herbert Spencer (1820-1903). Pour ce dernier, dans la vie économique comme dans le développement biologique, la règle suprême était la survie des plus aptes, expression que l’on prête à tort à Charles Darwin (1809-1882). L’élimination des pauvres est le moyen utilisé par la nature pour améliorer la race. La qualité de la famille humaine sort renforcée de la disparition des faibles et des déshérités.

L’un des plus notables porte-parole américains du darwinisme social fut John D. Rockefeller, le premier de la dynastie, qui déclara dans un discours célèbre : « La variété de rose “American Beauty” ne peut être produite dans la splendeur et le parfum qui enthousiasment celui qui la contemple qu’en sacrifiant les premiers bourgeons poussant autour d’elle. Il en va de même dans la vie économique. Ce n’est là que l’application d’une loi de la nature et d’une loi de Dieu. »

Au cours du XXe siècle, le darwinisme social en vint à être considéré comme un peu trop cruel : sa popularité déclina et, quand on y fit référence, ce fut généralement pour le condamner. Lui succéda un déni plus amorphe de la pauvreté, associé aux présidents Calvin Coolidge (1923-1929) et Herbert Hoover (1929-1933). Pour eux, toute aide publique aux pauvres faisait obstacle au fonctionnement efficace de l’économie. Elle était même incompatible avec un projet économique qui avait si bien servi la plupart des gens. Cette idée qu’il est économiquement dommageable d’aider les pauvres reste présente. Et, au cours de ces dernières années, la recherche de la meilleure manière d’évacuer toute mauvaise conscience au sujet des pauvres est devenue une préoccupation philosophique, littéraire et rhétorique de première importance. C’est aussi une entreprise non dépourvue d’intérêt économique.

Des quatre ou peut-être cinq méthodes en cours pour garder bonne conscience en la matière, la première est le produit d’un fait incontestable : la plupart des initiatives à prendre en faveur des pauvres relèvent, d’une manière ou d’une autre, de l’Etat. On fait alors valoir qu’il est par nature incompétent, sauf quand il s’agit de gérer le Pentagone et de passer des marchés publics avec des firmes d’armements. Puisqu’il est à la fois incompétent et inefficace, on ne saurait lui demander de se porter au secours des pauvres : il ne ferait que mettre davantage de pagaille et aggraverait encore leur sort.

Un mécanisme de déni psychologique

Nous vivons une époque où les allégations d’incompétence publique vont de pair avec une condamnation générale des fonctionnaires, à l’exception, on ne le dira jamais assez, de ceux travaillant pour la défense nationale. La seule forme de discrimination toujours autorisée – pour être plus précis, encore encouragée – aux Etats-Unis est la discrimination à l’endroit des employés du gouvernement fédéral, en particulier dans les activités relevant de la protection sociale. Nous avons de grandes bureaucraties d’entreprises privées, regorgeant de bureaucrates d’entreprise, mais ces gens-là sont bons. La bureaucratie publique et les fonctionnaires sont mauvais.

En fait, les Etats-Unis disposent d’une fonction publique de qualité, servie par des agents compétents et dévoués, honnêtes dans leur quasi-totalité, et peu enclins à se laisser surfacturer des clés à molette, des ampoules électriques, des machines à café et des sièges de toilettes par les fournisseurs. Curieusement, quand de telles turpitudes se produisirent, ce fut au Pentagone... Nous avons presque éliminé la pauvreté chez les personnes âgées, grandement démocratisé l’accès à la santé et aux soins, garanti aux minorités l’exercice de leurs droits civiques, et beaucoup fait pour l’égalité des chances en matière d’éducation. Voilà un bilan remarquable pour des gens réputés incompétents et inefficaces. Force est donc de constater que la condamnation actuelle de toute action et administration gouvernementales est en réalité l’un des éléments d’un dessein plus vaste : refuser toute responsabilité à l’égard des pauvres.

La deuxième méthode s’inscrivant dans cette grande tradition séculaire consiste à expliquer que toute forme d’aide publique aux indigents serait un très mauvais service à leur rendre. Elle détruit leur moral. Elle les détourne d’un emploi bien rémunéré. Elle brise les couples, puisque les épouses peuvent solliciter des aides sociales pour elles-mêmes et leurs enfants, une fois qu’elles se retrouvent sans mari. Il n’existe absolument aucune preuve que ces dommages soient supérieurs à ceux qu’entraînerait la suppression des soutiens publics. Pourtant, l’argument selon lequel ils nuisent gravement aux déshérités est constamment ressassé, et, plus grave, cru. C’est sans doute la plus influente de nos fantasmagories.

Troisième méthode, liée à la précédente, pour se laver les mains du sort des pauvres : affirmer que les aides publiques ont un effet négatif sur l’incitation à travailler. Elles opèrent un transfert de revenus des actifs vers les oisifs et autres bons à rien, et, de ce fait, découragent les efforts de ces actifs et encouragent le désœuvrement des paresseux. L’économie dite de l’offre est la manifestation moderne de cette thèse. Elle soutient que, aux Etats-Unis, les riches ne travaillent pas parce que l’impôt prélève une trop grande part de leurs revenus. Donc, en prenant l’argent des pauvres et en le donnant aux riches, nous stimulons l’effort et, partant, l’économie. Mais qui peut croire que la grande masse des pauvres préfère l’assistance publique à un bon emploi ? Ou que les cadres dirigeants des grandes entreprises – personnages emblématiques de notre époque – passent leur temps à se tourner les pouces au motif qu’ils ne sont pas assez payés ? Voilà une accusation scandaleuse contre le dirigeant d’entreprise américain, qui, de notoriété publique, travaille dur.

La quatrième technique permettant de se soulager la conscience est de mettre en évidence les effets négatifs qu’une confiscation de leurs responsabilités aurait sur la liberté des pauvres. La liberté, c’est le droit de dépenser à sa guise, et de voir l’Etat prélever et dépenser le minimum de nos revenus. Ici encore, le budget de la défense nationale mis à part. Pour reprendre les propos définitifs du professeur Milton Friedman (1), « les gens doivent être libres de choisir ».

C’est sans doute la plus révélatrice de toutes les arguties, car quand il s’agit des pauvres, on n’établit plus aucune relation entre leurs revenus et leur liberté. (Le professeur Friedman constitue une fois de plus une exception car, par le biais de l’« impôt négatif », qu’il recommande, il garantirait un revenu universel minimum.) Chacun conviendra pourtant qu’il n’existe pas de forme d’oppression plus aiguë, pas de hantise plus continue que celles de l’individu qui n’a plus un sou en poche. On entend beaucoup parler des atteintes à la liberté des plus aisés quand leurs revenus sont diminués par les impôts, mais on n’entend jamais parler de l’extraordinaire augmentation de la liberté des pauvres quand ils ont un peu d’argent à dépenser. Les limitations qu’impose la fiscalité à la liberté des riches sont néanmoins bien peu de chose en regard du surcroît de liberté apporté aux pauvres quand on leur fournit un revenu.

Enfin, quand tous les raisonnements précédents ne suffisent plus, il reste le déni psychologique. Il s’agit d’une tendance psychique qui, par des biais variés, nous conduit par exemple à éviter de penser à la mort. Elle amène beaucoup de gens à éviter de penser à la course aux armements, et donc à la ruée vers la probable extinction de l’humanité. Le même mécanisme est à l’œuvre pour s’épargner de penser aux pauvres, qu’ils soient en Ethiopie, dans le sud du Bronx ou à Los Angeles. Concentrez-vous sur quelque chose de plus agréable, nous conseille-t-on alors.

Telles sont les méthodes auxquelles nous avons recours pour éviter de nous préoccuper du sort des pauvres. Toutes, sauf peut-être la dernière, témoignent d’une grande inventivité dans la lignée de Bentham, Malthus et Spencer. La compassion, assortie d’un effort de la puissance publique, est la moins confortable et la moins commode des règles de comportement et d’action à notre époque. Mais elle reste la seule compatible avec une vie vraiment civilisée. Elle est aussi, en fin de compte, la règle la plus authentiquement conservatrice. Nul paradoxe à cela. Le mécontentement social et les conséquences qu’il peut entraîner ne viendront pas de gens satisfaits. Dans la mesure où nous pourrons rendre le contentement aussi universel que possible, nous préserverons et renforcerons la tranquillité sociale et politique. N’est-ce pas là ce à quoi les conservateurs devraient aspirer avant tout ?

(Ce texte a été publié pour la première fois dans le numéro de novembre 1985 de Harper’s Magazine.)

John Kenneth Galbraith

Source : le monde diplomatique

Resumé Chaque catastrophe « naturelle » révèle, s’il en était besoin, l’extrême fragilité des classes populaires, dont la vie comme la survie se trouvent dévaluées. Pis, la compassion pour les pauvres, affichée au coup par coup, masque mal que de tout temps des penseurs ont cherché à justifier la misère – en culpabilisant au besoin ses victimes – et à rejeter toute politique sérieuse pour l’éradiquer.

Adresse de l'article : http://www.monde-diplomatique.fr/2005/10/GALBRAITH/12812

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17 juin 2011

10. 8 millions de personnes pauvres en France

La France compte plus de 8 millions de personnes pauvres, le même nombre qu'il y a dix ans. Avec une différence : la situation des plus vulnérables s'est «dégradée» et risque de s'aggraver avec la crise. C'est le constat fait par l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (ONPES) dans son dernier rapport. Le document a été rendu public jeudi, jour du dixième anniversaire de l'ONPES, en présence du secrétaire d'Etat chargé du Logement Benoist Apparu et de Martin Hirsch, Haut commissaire aux Solidarités actives.

Dans cette sixième édition, outre un bilan des travaux de l'ONPES depuis dix ans, le rapport s'attarde en particulier sur une étude sobrement intitulée Impact de la crise sur la pauvreté. Ses auteurs, des membres de l'Observatoire français des conjonctures économiques, estiment que la montée «brutale» du chômage en 2008, suite à la crise économique et financière, n'est «que le début de l'ajustement du marché du travail et va se poursuivre dans les années qui viennent.» «Nous entrons actuellement dans une phase de chômage durablement élevée», avec des «conséquences considérables en termes sociaux» ajoutent-ils.

1,8 million de Français vivent avec moins de 602 euros par mois

L'étude précise que le taux de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté (moins de 60% du revenu médian, soit 908 euros par mois) n'a guère évolué, passant de 13,6% à 13,4% de la population entre 1998 et 2007, ce qui représente plus de huit millions de personnes en 2007.

La proportion de la population subsistant avec 40% du revenu médian (soit 602 euros) a, quant à elle, augmenté de 2,1% en 2002 à 3,1% en 2007. Ils étaient 1,8 million dans ce cas il y a trois ans.

«Parmi les personnes pauvres, la situation des plus pauvres s'est donc sensiblement dégradée», s'alarme l'ONPES dans son compte-rendu, publié au 10e anniversaire de cet organisme. Avec un facteur aggravant souligné par Agnès de Fleurieu, présidente de l'ONPES : «La dégradation du marché du travail, en touchant les personnes qui étaient déjà les plus vulnérables, engendre un risque d'irréversibilité du chômage et de la pauvreté». Alors que le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, a annoncé ce matin que l'Etat et l'Assurance chômage allaient débloquer des fonds pour les chômeurs en fin de droits, le rapport constate effectivement que le «taux d'ancienneté du chômage» est plus important en 2010 qu'il y a 3 ans, aggravant le niveau de pauvreté moyen des chômeurs.

 

«Un million de chômeurs vont se retrouver en fin de droits en 2010», a-t-elle rappelé. Si les statistiques disponibles sur la pauvreté ne donnent pas encore de données précises sur les effets de la crise, l'ONPES note que les associations sont «particulièrement préoccupées par l'augmentation des demandes d'aide alimentaire et financière enregistrée depuis l'automne 2008». Un «système de veille sociale» mis en place en 2009 pour faire remonter les impressions des «acteurs de terrain» a également déjà fait apparaître un recours plus importants des jeunes et des personnes âgées aux aides sociales.

Pauvres avec emploi

 

Phénomène déjà souligné dans le précédent rapport il y a deux ans, la pauvreté touche également les personnes employées. Les travailleurs pauvres étaient 1,9 million en 2007, soit 6,7% des salariés. En 2005, ils étaient déjà 1,7 millions (7% des travailleurs).

«On doit avoir moins de travailleurs pauvres, malgré la crise», a plaidé Martin Hirsch. Il a également averti que la prochaine réforme des retraites devra veiller à ce que «travailler plus longtemps soit compatible avec le fait de ne pas pénaliser et ne pas faire renaître la pauvreté chez celles et ceux pour lesquels le parcours de travail a été chaotique».

Enfin, «phénomène nouveau», l'ONPES s'inquiète d'une «désespérance accrue des personnes pauvres» qui se traduit par des états «dépressifs»et des attitudes de ressentiment. D'autant plus préoccupant, note le rapport, qu'on «peut y voir moins l'effet de la crise que l'expression d'un processus long de fragmentation la société française».

Source : Libération.fr

Résumé : Hausse du chômage, situation aggravée pour les plus pauvres... Un tableau noir dressé par l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion, dans son rapport sur ses dix ans d'activité, publié ce jeudi.

Adresse de l'article : http://www.liberation.fr/economie/0101621439-8-millions-de-personnes-pauvres-en-france-et-ce-n-est-pas-fini

17 juin 2011

9. Canada champion du monde de la consomation inutile

 

Si chaque personne sur Terre consommait autant qu’un Canadien moyen, nous aurions alors besoin de trois planètes pour répondre à la demande.

C'est ce qu'affirme l'organisation écologiste WWF dans la dernière édition de son Rapport Planète Vivante. Publié aux deux ans, le document affirme que nous consommons les ressources plus vite qu'elles ne peuvent être reconstituées.

Selon le WWF, le Canada constitue la septième plus importante empreinte écologique au monde. L’empreinte étant la somme des terres cultivées, pâturages, forêts et zones de pêche nécessaires pour produire la nourriture, les fibres et le bois consommés par ses habitants, ainsi que pour absorber le gaz carbonique émis par l’utilisation de l’énergie. Environ la moitié de l’empreinte écologique découle de l'empreinte carbone.

A ce chapitre, les Émirats arabes Unis arrivent au premier rang, suivis des États-Unis, du Koweit, du Danemark, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande.

De façon générale, tous pays confondus, l'empreinte écologique mondiale dépasserait de 30% la capacité actuelle de régénération de la planète.

Empreinte eau par personne

Le WWF classe le Canada au 12e rang mondial en matière de consommation d’eau par habitant. Cette évaluation comprend l’eau consommée directement du robinet, et celle impliquée dans la production de biens de consommation, qu'ils soient faits ici ou importés. Par exemple, 15,500 litres d'eau sont requis pour la production d'un kilo de boeuf.

Les États-Unis sont champions planétaires en consommation d’eau par habitant, suivis de la Grèce, de la Malaisie, de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal.

Source : les affaires.com

Résumé : ce texte traite de la consommation inutile au canada qui sont les champions dans cette matière.

Adresse de l'article :http://www.lesaffaires.com/vision-durable/energie/le-canada-champion-de-la-consommation-inutile/527094

17 juin 2011

8. Société de consommation

Du nécessaire au superflu

Depuis la nuit des temps, l'homme, comme d'ailleurs tous les êtres vivants, s'est préoccupé de quatre choses fondamentales pour sa vie:

  • assurer une transcendance à son existence et ainsi être relié à lui même et à la nature. C'était en fait le fondement de toute son existence et cela a disparu avec la société de consommation,
  • assurer sa subsistance (recherche et production de nourriture),
  • assurer la perpétuation de son espèce (faire des enfants et se protéger des prédateurs et ennemis),
  • assurer son bien-être.

Les différentes civilisations qui se sont succédé marquant les grandes étapes de l'histoire de l'homme se sont majoritairement organisées pour assurer, chacune à sa manière et selon les circonstances, ces quatre priorités vitales.

Cela a bien sûr eu des conséquences, les unes positives, les autres, parfois, dramatiques. Au nombre des progrès, nous pouvons considérer que l'invention de l'agriculture a été le véritable point de départ de ce qu'il est convenu d'appeler la civilisation. Au nombre des désastres, les guerres et l'invention des armes qui en est le corollaire en est le plus triste exemple.

Entre guerres et prospérités, les humains ont, tant bien que mal, traversé les siècles, découvrant peu à peu des moyens et des techniques pour améliorer leur vie quotidienne. Nous n'allons pas ici réécrire l'histoire de l'humanité mais il convient simplement de se remémorer les leçons d'histoire apprises à l'école pour constater ceci : on estime l'âge des plus anciennes civilisations à 15 000 ans, l'âge de l'Homo Sapiens à 200 000 ans. Nul besoin d'aller plus loin, l'humanité a traversé 200 000 ans sans téléphone, sans voiture, sans électricité, sans Internet, sans machine à coudre, sans machine à écrire…

Leur vie a sans douté été plus difficile que celle de l'homme occidental du XXIe siècle, mais il n'est pas inutile de rappeler ici que nombre d'hommes et de femmes vivent encore comme les hommes de la préhistoire, par exemple dans les profondeurs de la forêt amazonienne.

Le XXe siècle dont les effets se prolongent et s'amplifient avec le XXIe siècle représente donc un bouleversement radical dans l'histoire de l'humanité. Même s'il est vrai que de tout temps l'homme a témoigné d'une attirance compréhensible pour une certaine forme de superflu comme l'art et les beaux vêtements, par exemple, témoignages de la valeur et du raffinement d'une civilisation, la part dévolue à la transcendance c'est-à-dire à la recherche de l'union avec l'ordre cosmique restait très largement majoritaire. La recherche de la transcendance constituait pour la majorité des humains le but de l'existence.

Le bouleversement apporté par le XXe siècle, amorcé dès la fin du XIXe avec la révolution industrielle, a été d'inverser les proportions en donnant de plus en plus d'importance au superflu et de moins en moins d'importance à la transcendance.

De la consommation au gaspillage

La consommation est devenue, au cours du XXe siècle non plus une nécessité (acheter à manger) mais un mode de vie, de comportement et de culture. Il est frappant de constater que la "grand messe" de la consommation n'a pu influencer et modifier les comportements de la majorité des individus que parce qu'une mutation s'est opérée dans la culture. S'il est vrai que la publicité imprimée a beaucoup aidé à amorcer cette transformation de la civilisation, c'est avant tout la radio, puis la télévision qui ont été et sont encore aujourd'hui, plus que jamais, les instruments de la propagande pour cette civilisation du gaspillage.

Il ne faut pas pour autant refuser le progrès ! La révolution industrielle a rendu possible la fabrication d'appareils ménagers à des prix abordables, dont certains, il faut honnêtement le reconnaître, ont indéniablement apporté du confort dans la vie des ménages, en nous soulageant tout particulièrement dans les tâches les plus épuisantes. On pensera en particulier à l'aspirateur, au fer à repasser électrique et surtout à la machine à laver le linge. « Pour juger le progrès, écrit Baudoin de Bodinat dans La vie sur terre, il ne suffit pas de connaître ce qu’il nous ajoute, il faut encore tenir compte de ce dont il nous prive. »

L'Amérique devient le modèle à suivre pour les Européens

Bien que présente en Europe dès le début du XXe siècle, c'est vraiment à partir de 1945, au sortir de la seconde guerre mondiale, que la société de consommation va rapidement se développer. Elle se répand dans l'Europe de l'après-guerre à la faveur de l'image très positive laissée par l'Amérique libératrice et victorieuse. À cette époque personne n'a conscience de l'horreur qui se prépare et on admire cette Amérique « en avance sur son temps », « modèle de société moderne ». Force est malheureusement de constater qu'en ce début de XXIe siècle il y a encore beaucoup de nos contemporains qui continuent de croire naïvement au « miracle » du modèle américain.

Toujours est-il que c'est bien eux qui ont inventé la société de consommationdans ce qu'elle a de plus mercantile : le supermarché en 1930, on pense aussi à la fabrication à la chaîne lancée par Ford pour produire plus et moins cher La France ne suivra qu'en 1957.

Belle aubaine pour le client de trouver de la marchandise à meilleur prix, car tel était le but du supermarché à l'origine. Mais acheter moins cher peut inciter à acheter plus, et forcément à gaspiller plus facilement. On peut néanmoins admettre qu'il est dans la nature du consommateur des années 1930 de ne pas forcément aimer gaspiller.

Et en fait, ce n'est pas le consommateur qui gaspille, mais le système qui pousse au gaspillage.

A la base, l'objet utilitaire a sa raison d'être et on l'achète volontiers en vu de profiter du service qu'il rend. Le consommateur veut du bien-être et la société de consommation lui en propose et lui en vend. Ainsi achète-t-il un lave-linge ; il se dit en toute logique que le temps pendant lequel la machine fait la lessive, il pourra le consacrer à du loisir : passer du temps avec les enfants, faire de la lecture, aller au cinéma ou au théâtre. Il n'y a là rien de suspect ou de critiquable.

La saturation du marché

Mais la société de consommation découvre rapidement, à partir des années 1960, que les ventes d'appareils ménager ne peuvent se prolonger indéfiniment. Une fois que la plupart des ménages se sont équipés avec les appareils ménagers élémentaires, c'est-à-dire le réfrigérateur, le lave-linge, l'aspirateur et quelques autres standards, le marché tend à se saturer et les courbes de ventes diminuent.

Que faire ? Comment continuer de faire tourner les usines ? C'est alors que les industriels découvrent la réponse au problème, réponse qui va faire basculer le système de consommation d'objets utilitaristes vers une société pervertie par l'appât du gain, la société de gaspillage.

D'où vient que le marché se sature ? De ce que les appareils vendus sont robustes et durables. On décide donc désormais de les fabriquer moins robustes et moins durables afin de s'assurer un marché du renouvellement. Et pour forcer la main des consommateurs, on commence à exploiter mieux la publicité en insistant sur la nouveauté, le progrès, les avantages du nouveau modèle, les défauts de l'ancien, etc. « Nouveau » et « Nouveauté » sont les deux mots les plus utilisés dans les slogans publicitaires.

Au début cela a évidemment favorisé des abus : fabrication de camelote, défauts de fabrication volontaires, etc. Et il a fallu l'émergence des associations de consommateurs et quelques procès pour que les États légifèrent sur les garanties de fabrication. Désormais tous les appareils neufs sont couverts pas une garantie de conformité obligeant le vendeur à fournir un appareil conforme à la destination pour laquelle il a été vendu. Cette loi date de 2007 et complète ainsi l'obsolescente loi sur les vices cachés. Les garanties contractuelles sont quant à elles facultatives du point de vue du droit mais devenus obligatoire par la force des consommateurs. C'est pourquoi les marchands proposent des extensions de garantie de 1 à 4 ans supplémentaires moyennant une rallonge significative de la facture (15 à 20 % du prix de l'appareil en sus) : il n'y a pas de petit profit.

Ainsi est-on arrivé aujourd'hui à cette situation absurde où n'importe quel appareil ménager est vendu avec sa garantie légale contre les vices cachés valable à vie mais totalement inapplicable, une garantie de conformité valable 2 ans mais incomplète, une garantie contractuelle généralement de 1 à 2 ans offerte, donc incluse dans le prix de vente, et d'une extension de garantie qui est systématiquement proposée pour assurer la « tranquillité » du client. Cette extension de garantie ne garantit pas que l'appareil va durer aussi longtemps, mais si l'appareil venait à finir sa vie avant la période couverte il serait alors remboursé généralement à sa valeur déduite de la vétusté. Il ne s'agit pas d'une assurance déguisée, une garantie n'est autre qu'une assurance contre les pannes, la meilleure preuve c'est que ce sont de plus en plus des assureurs qui les proposent. Sommes-nous donc incapables aujourd'hui de prendre le moindre risque ? Là est la vrai question. Les appareils d'antan étaient moins fiables que ceux de maintenant, c'est un fait prouvé dans tous les SAV (qui va à l'encontre des idées reçues), preuve en est la diminution des effectifs de techniciens, mais ce qui change vraiment c'est que nous n'acceptons plus la moindre défaillance, nous voulons le zéro défaut. et certains l'ont si bien compris qu'ils nous amènent à prendre des garanties qu'il y seulement 20 ans personne n'aurait imaginé. Ni les revendeurs qui n'aurait pas osé le faire tant cela leur aurait coûté cher à l'époque, ni même les consommateurs car le prix de la réparation restait alors encore abordable.

Les garanties payantes ou gratuites n'excèdent pas 5 ans, ce qui veut dire que si vous parvenez à garder un appareil plus de 5 ans sans panne, vous financez ceux qui ont eux des pannes et vous faites faire de la marge supplémentaire aux revendeurs. Ceux-ci trouvent là un moyen de récupérer les marges qu'ils ne font plus avec la même intensité sur la vente des produ

Le gaspillage dans toute son horreur

Nous venons de voir comment la société de gaspillage pousse à la consommation en produisant des objets utilitaires dont la durée de vie a été volontairement raccourcie.

Cependant, la machine économique fonctionne comme une tumeur et a besoin de toujours plus de sang pour se nourrir, car elle cherche une perpétuelle expansion. Aussi le système productiviste est-il entré, à partir des années 70 dans une nouvelle forme de perversion : ne plus se contenter de produire le nécessaire, mais également produire le superflu.

Découvrant les vertus de la publicité, la facilité avec laquelle l'effet de nouveauté provoque des vagues d'achats massifs et des modes, les industriels s'ingénient à inventer des gadgets qui vont finir par devenir des objets de consommation courante. On ne mesure pas à quel point la télévision a joué et joue encore un rôle central dans la manipulation des consciences, non seulement à travers les tonnes de messages publicitaires qui harcèlent le pauvre téléspectateur, mais aussi avec un grand nombre d'émissions destinées à glorifier le consumérisme. Toutes ces émissions, d'une manière ou d'une autre, ramènent le téléspectateur à une image corrompue du bonheur : consommer.

Il est intéressant de voir qu'en plus, les gadgets les plus inutiles sont souvent les plus chers. Par panurgisme, le peuple consommateur se précipite sur les nouveautés et accepte de payer le prix fort pour répondre à l'« effet mode ». Il y a là quelque chose qui relève de la névrose collective : ce besoin de vouloir à tout prix suivre le troupeau, suivre la mode, imiter autrui, et, ce faisant, abdiquer de sa liberté de penser et choisir par soi-même.

L'objet de consommation superflu, c'est comme la drogue : l'offre engendre la demande et la demande engendre l'offre. Il y a une complicité tacite entre le dealer et le consommateur.

Drogué, l'homme moderne l'est bel et bien : drogué de télévision, de DVD, de téléphone GSM, de gadgets électroniques sophistiqués, de GPS, de caméscopes, de photoscopes ou APN, d'ordinateurs. Et un marché de renouvellement pour alimenter tous ces drogués en manque, souffrant de frustration chronique : après la télé noir et blanc, la télé couleur, après la télé à tube, la télé plate, après le téléphone monobande, voici le bibande, le tribande, l'UMTS, le wifi, le wimax, le wap, après le DVD standard, voici le DVD blu-ray, après l'appareil de photo numérique à 1 mégapixel, voici le 2 mégapixels, puis le 3, le 4, le 5, le 6 et ça ne finira pas de sitôt ; après le caméscope VHS on a eu le Hi8, puis le numérique mini-DV, maintenant c'est le HDV ; on a eu le mono-CCD, maintenant c'est le tri-CCD. A la poubelle les magnétoscopes à vidéocassettes, voici le graveur de DVD.

La gadgétisation à outrance de notre société est devenu un mode de fonctionnement comparable à un tourbillon infernal : la nouveauté devient une quête perpétuelle des industries, une obsession des acheteurs. Jeter l'ancien, remplacer par du nouveau, avec un rythme de remplacement qui frise la folie. Les fournisseurs se fixent des objectifs : annoncer au moins une nouveauté tous les six mois, tenir les consommateurs en haleine…

Source : Wikipédia

Résumé: Article traitant sur la société de conxommation et principalement du gaspillage des consommateurs et les achats superflu

Adresse de l'article : http://fr.ekopedia.org/M%C3%A9moire_sur_la_Soci%C3%A9t%C3%A9_de_consommation

17 juin 2011

7. La relation des individus avec l’argent

Les analyses qui suivent illustrent la complexité, et parfois l’extrême intensité de notre relation avec l’argent. Elles résultent principalement des déclarations et du vécu exprimé par de nombreuses personnes ayant participé à des séminaires ou à des ateliers que j’ai animés, dont le but spécifique était de permettre aux participants de mieux comprendre les relations qu’ils entretiennent avec  l’argent.

Ces éclairages, qui n’épuisent évidemment pas le sujet, peuvent être utiles à tout « accompagnant » d’une personne financièrement fragile.

 

1.  De nombreuses personnes  semblent avoir le besoin ou le désir de parler d’argent

Parmi les personnes ayant appris l’existence d’un séminaire ou d’un atelier  sur l’argent, un nombre assez élevé  – 5% ? 10% ? plus ?-  se disent spontanément intéressées par le thème. Le travail réalisé par celles qui y participent montre que cet intérêt n’est pas de façade, mais bien réel.

Pour de nombreuses personnes, l’argent est donc au moins un objet de questions, et parfois un objet de souffrance. Il suscite non pas une curiosité ou une réflexion académique, mais bien un désir de travail personnel qui apparaît presque comme une nécessité dès lors qu’un cadre est proposé.

 

2.  Les participants parlent de leurs histoires d’argent assez facilement

Les participants ne manifestent pas de réserve forte à parler d’argent durant le séminaire, et notamment à approfondir la question ou le problème personnel qu’ils souhaitent travailler à propos de l’argent.

Certes, ces participants se sont inscrits à un séminaire qui traite justement de l’argent, mais on aurait pu imaginer des réticences plus grandes de leur part à entrer directement dans un discours souvent intime et impliquant.    

 

3. Les difficultés des personne à l’égard de l’argent sont multiples

Les difficultés sur lesquelles les participants souhaitent travailler sont évidemment très diverses :

·        Certains souhaitent gagner plus d’argent, pouvoir demander un salaire ou fixer et recevoir des honoraires, mais s’en sentent peu capables, notamment parce qu’ ils se disent très incertains de leur propre valeur. On imaginerait volontiers que ces personnes souhaitant gagner plus d’argent représentent la grande majorité des participants, mais il n’en est rien

·        D’autres participants viennent afin d’être moins angoissés face à l’argent

·        D’autres encore souhaitent travailler pour que les questions d’argent perturbent moins leur vie de couple, ou leurs relations avec leurs parents, leurs enfants, leurs frères et soeurs, ou encore pour développer leur capacité à vivre leur vie avec légèreté

·        Autres motivations  d’un travail sur l’argent

o     Incapacité à vivre avec un époux trop riche

o     Horreur des chiffres, de l’argent, besoin d’apprendre à compter, à gérer son argent pour « devenir un peu libre »

o     Compulsion d’achat, surendettement, interdiction bancaire perçue comme une punition effroyable, angoisse de ne plus exister socialement

o     Relation passionnelle et contradictoire avec l’argent

o     Tendance à se faire escroquer

o     Etc.

·        Ce qui m’a le plus étonné est le nombre élevé de personnes ayant des revenus et/ou un patrimoine confortables  – souvent gagnés très « régulièrement » par le travail -  et qui se plaignent de trop épargner, de ne pas oser dépenser, et qui constatent avec tristesse que, ce faisant, elles s’interdisent de vivre, de jouir  pleinement, ou au moins normalement, de la vie.

 

4. Les émotions et les sentiments liés à l’argent sont divers et intenses

« L’argent me fait peur, il est lié à la mort ». « Ma mère a toujours eu honte de cet argent, qui venait de la collaboration avec les Allemands au moment de Vichy ». « L’argent me terrifie. Je suis interdit de chéquier ». « J’ai une angoisse économique terrible : pour moi, l’absence d’argent, c’est la mort ». « Je suis fascinée de pouvoir parler d’argent ». « Je suis en colère contre l’argent qui remplace la religion ». « J’ai honte d’être pauvre et méprisée par les riches, et en même temps je ressens de la culpabilité car je suis nantie par rapport aux pauvres ». « Je dépense tout avec plaisir ». « J’aime compter les sous dans la boite, gagnés avec amour à faire des massages ». « Avoir des dettes, c’est sacrilège ». « Lorsque mon père m’a fait cette remise de dette –  qui portait sur un montant peu élevé – ça a été pour moi un choc, une stupéfaction, j’ai été très reconnaissant ».

Comme le montrent ces citations, les sentiment à l’égard de l’argent sont non seulement divers et intenses, mais également souvent contradictoires : haine ou mépris et fascination, sentiment de toute puissance et peur de manquer, envie  et peur de posséder etc.

Ces sentiments et émotions sont associés à des représentations elles-mêmes multiples et diverses, certaines classiques, d’autres plus inattendues :

  • La liberté, la puissance virile, le plaisir, la sécurité, l’état adulte, l’abondance, l’indépendance, la propriété – « c’est magique ! » - , le jeu d’investir en Bourse, la terre où s’enraciner, la circulation du flux sanguin, le statut social, la reconnaissance sociale, l’identité et la valeur personnelle, la dignité d’exister, l’amour, l’échange,  la réserve d’énergie etc.

  • L’argent est également associé à des représentations négatives, ou neutres, et notamment celles-ci : la saleté, la révolte, le malheur, la douleur, la mort, « l’explosion de ma vie affective », la séduction, l’insignifiance, l’inutilité, l’incompétence, le manque, la compensation d’un manque, Satan, le démon, l’impudeur, la stérilité, l’esclavage, la souffrance – pour le gagner - ,  la domination ou l’écrasement d’autrui, la destruction de l’amitié, le lien qui ligote,  la spéculation dangereuse – « l’argent peut mordre » - ,  le tabou, le paraître, le malaise, le jeu d’échecs auquel chacun est contraint de jouer, la prostitution etc.

Source: google- Jean beaujouan

Résumé : Les analyses qui suivent illustrent la complexité, et parfois l’extrême intensité de notre relation avec l’argent. Elles résultent principalement des déclarations et du vécu exprimé par de nombreuses personnes ayant participé à des séminaires ou à des ateliers que j’ai animés, dont le but spécifique était de permettre aux participants de mieux comprendre les relations qu’ils entretiennent avec  l’argent.

Ces éclairages, qui n’épuisent évidemment pas le sujet, peuvent être utiles à tout « accompagnant » d’une personne financièrement fragile.

 

Adresse électronique : jean.beaujouan@free.fr

 

 

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17 juin 2011

6. Plus riches donc plus heureux ?

Vous savez que le PIB retient toutes les productions dès lors qu’elles s’accompagnent de dépenses pour rémunérer des facteurs de production. Ainsi les productions nocives, comme la pollution, les armements, le tabac, et les productions “inutiles”, comme les dépenses somptuaires et extravagantes sont comptées de la même manière.

Si on change de perspective et qu’on se tourne vers la recherche du bonheur plutôt que vers celle de la richesse matérielle il faut répondre à deux questions particulièrement délicates :
1) peut-on mesurer le bonheur ?
2) qu’est-ce qu’une production “utile” ?

La première question dépasse très largement mes compétences, mais ce qui est certain c’est que la réponse a une dimension "subjective" irréductible. Pour vous en convaincre il suffit de lancer la vidéo suivante (sous-titre en français en bas de la vidéo). Dan Gilbert psychologue enseignant à Harvard pose la question Why are we happy ?

Revenons à la seconde question : faut-il se réjouire de l’augmentation de la production quelle que soit sa nature ?

L’économiste donne habituellement une réponse pour le comportement individuel : si une production est vendue c’est qu’elle présente une utilité pour l’acheteur qui est le seul à pouvoir “juger” de cette utilité.
Mais au plan collectif il en va tout autrement en raison des effets externes [1] associés aux productions et aux consommations individuelles. L’analyse économique traite ces questions - coûts-sociaux/coûts privés, biens collectifs, biens sous tutelle - dans le cadre de l’économie publique. Vous pouvez en apprendre un peu plus sur quelques éléments de cette partie de l’analyse économique en consultant cet article Préférences individuelles et choix collectifs

Quelle liaison peut-on établir entre niveau du revenu moyen et sentiment de bien-être (forcément individuel) ?

L’idée générale est exprimée par le sociologue américain Ronald Inglehart : à partir d’un certain niveau de richesse, l’augmentation du PIB ne se traduit pas par un bien-être accru et cela doit conduire à mettre au point des indicateurs alternatifs pour mieux mesurer l’état de satisfaction des sociétés. Ces travaux sont présentées sur le site World Value Survey.
Des niveaux de revenu par habitant élevés correspondent à un sentiment de satisfaction plus répandu, mais c’est particulièrement vrai pour des niveaux intermédiaires de revenu par tête, alors que c’est discutable pour des niveaux faibles ou élevés.

Source : Wikipédia

Résumé :  l'argent est- il la source du bonheur, et de bien-être

Adresse de l'article : www.lyc-arsonval-brive.ac-limoges.fr

 

17 juin 2011

5. L'odeur de l'argent

            « L’argent n’a pas d’odeur », dit le proverbe. Autrement dit, le propre de l’argent est de n’être lié à personne en particulier, contrairement par exemple au parfum choisi par la femme qui le porte, ou au fumet caractéristique émanant de chaque cuisine familiale : non, l’argent ne porte sur lui aucun signe distinctif personnel, il est au contraire commun et impersonnel, et sa fonction est justement de fournir un symbole unique pour des personnes très différentes. Dès lors qu’il est admis comme valable dans une communauté donnée (généralement un Etat), il doit être valable pour tous indifféremment, puisqu’il est une commune mesure. L’argent est le même, donc, pour le voleur et pour l’honnête homme, pour la ménagère, l’entrepreneur, le chômeur, le curé, le militaire... Il a la même valeur, qu’il appartienne à une personne vertueuse ou vicieuse, avare ou généreuse, égoïste ou altruiste, et qu’il soit bien ou mal employé, bien ou mal acquis. L’argent se moque donc de toute morale, puisqu’il se moque des différences de vertus et de toute hiérarchie des vertus.

L’argent à tout prix (cynisme ordinaire)

 

            Ces raisons suffisent à supprimer toute honte par rapport à la recherche, à la possession  et à la dépense de l’argent. C’est pourquoi certains font même de la richesse (possession d’argent ou de biens monnayables) un but de la vie, et un synonyme de bonheur (cf. Aristote, Ethique à Nicomaque, l. 1). C’est pourquoi certains aussi, ne voulant retenir que la finalité de l’argent, jugent que celle-ci étant bonne (procurer le nécessaire grâce à des échanges facilités), tous les moyens sont bons pour y parvenir. C’est le vieux raisonnement manichéen et pragmatique : seul le succès importe, et s’il faut passer par un mauvais chemin pour y parvenir, peu importe, ce chemin n’est qu’un passage et se fait oublier une fois le résultat obtenu. Je peux donc être malhonnête, voler, détourner des fonds, vendre de la drogue ou des armes, pourvu que je produise des richesses pour moi et pour mes proches : ceux qui restent honnêtes et travaillent font finalement la même chose que moi du point de vue du résultat.

 

Une mauvaise odeur

 

            On voit à quoi peut mener « l’argent sans odeur » : des échanges bénéfiques, mais aussi une foule d’actes immoraux s’autorisant du caractère neutre et objectif de l’argent. Celui-ci prétend être sans odeur, parce qu’il sert indiféremment à tous les membres d’une communauté politico-économique. Mais si l’on réfléchit ne serait-ce qu’au sens propre du mot « odeur », ne doit-on pas dire au contraire que l’argent a une odeur ? Il n’a pas certes l’odeur particulière d’une personne ou d’une famille, mais en passant entre toutes les mains n’acquiert-il pas toutes leurs odeurs à la fois ? L’argent ne sent pas ceci ou cela, il sent tout ce qui le touche, c’est-à-dire un mélange effroyable de choses très différentes, une très mauvaise cuisine, crasseuse et qui pue. Sentez votre porte-monnaie : il pue. Le métal, le papier et l’encre, crasseux, galvaudés par des mains honnêtes et malhonnêtes. L’argent sent en réalité la somme statistique du moral et de l’immoral d’une société donnée.

Conclusion : séparer l’argent de la morale, pour le soumettre à la morale ?

 

            D’Aristote à Péguy, en passant par Marx, ne trouve-t-on pas finalement une même critique de l’usage de l’argent ? Cet usage est moral tant qu’il se limite à servir d’intermédiaire dans un échange de biens et de services utiles ou nécessaires, car cela est bénéfique pour la vie humaine. Mais il devient immoral dès que l’accumulation de l’argent est un but en soi, qui ne vise pas la transformation de l’argent en autre chose. En somme, l’argent a une valeur d’échange qui doit être soumise à la valeur d’usage de ce que l’on échange. Pour moraliser son usage, il importe donc que les termes de l’échange (personnes, biens, services) s’inscrivent dans des rapports sociaux eux-mêmes inscrits dans la morale.en particulier, il conviendrait de réfléchir sur la moralité des rapports d’inégalité souvent corrélatifs à l’argent (et relire Rousseau dans cette perspective). L’argent ne sera moral que si les personnes qui l’utilisent ne cèdent pas au désir illimité de richesse, mais visent avant tout le bien, en limitant l’argent au rang d’un moyen et non d’une fin. Car le respect (cf. Kant) est de considérer d’abord l’homme comme une fin, et non comme un moyen.


Source :
google - Joël Figari
(article initialement paru dans Perspectives philosophiques, N° 5, Grenoble, 1998).

Résumé : L’argent est souvent considéré comme un moyen d’échange économique universellement utile, et à ce titre valorisé moralement. Cependant l’utilité est-elle le seul critère d’un usage moral de l’argent, et celui-ci n’a-t-il pas besoin de normes externes pour ne pas devenir l’instrument de nos vices

Adresse de l'article : http://j.figari.over-blog.fr/article-23536218.html

17 juin 2011

4. Les différentes classes sociales

Karl Marx dans ses analyses de la société industrialisée a mis en évidence l'existence de classes sociales, groupements d'individus partageant des intérêts communs. Le nombre de ces classes sociales ne fut pas strictement défini. Cela dépend de ses ouvrages et de l'époque de leur rédaction. Le nombre considéré variait de trois à sept. Dans son ouvrage Les Luttes de classes en France, il définit sept classes sociales:

  • l'aristocratie financière
  • la bourgeoisie industrielle
  • la bourgeoisie commerçante
  • la petite bourgeoisie
  • la paysannerie
  • le prolétariat
  • le lumpenprolétariat

Mais Marx a toujours considéré que les deux classes les plus importantes étaient le prolétariat, et la bourgeoisie capitaliste (propriétaire des moyens de production), qui sont les deux pôles antagonistes acteurs de la lutte des classes dans la société industrialisée. Il distingue la classe en soi (liée à une organisation objective) et la classe pour soi (liée à la conscience collective)[réf. nécessaire]. Sa conception de la société a été inspirée par l'étude de l'histoire selon une méthodologie, la conception matérialiste de l'histoire. Ces rapports de domination/soumission traversent les âges grâce à la transmission de la position sociale par héritage. Certains marxistes du XXe siècle, définissent aujourd'hui une classe sociale comme une classe d'équivalence pour une relation sociale. Par exemple, la relation "faire partie de la Catégorie socio-professionnelle des ouvriers" définit la classe sociale des ouvriers comme le segment de population (l'ensemble des individus) qui vérifient cette relation (qui font partie de cette Catégorie socio-professionnelle).

Le philosophe Louis Althusser approfondira l'idée de Marx estimant que la formation sociale génère un invariant structural qui la sur-détermine par le fait qu'en tant que hiérarchie de concept, elle procure la définition et l'ordre d'apparition des concepts (ce qui dénote une approche structuraliste de la notion de classe sociale).

Pour Jean Jaurès, qui suit Marx sur ce point, « le système capitaliste, le système de la propriété privée des moyens de production, divise les hommes en deux catégories, divise les intérêts en deux vastes groupes, nécessairement et violemment opposés. Il y a, d'un côté, ceux qui détiennent les moyens de production et qui peuvent ainsi faire la loi aux autres, mais il y a de l'autre côté ceux qui, n'ayant, ne possédant que leur force-travail et ne pouvant l'utiliser que par les moyens de production détenus précisément par la classe capitaliste, sont à la discrétion de cette classe capitaliste. Entre les deux classes, entre les deux groupes d'intérêts, c'est une lutte incessante du salarié, qui veut élever son salaire et du capitaliste qui veut le réduire ; du salarié qui veut affirmer sa liberté et du capitaliste qui veut le tenir dans la dépendance. »

Pour Vilfredo Pareto, les classes sociales naissent de l'opposition de masse d'individus et des élites gouvernementales au pouvoir. Ainsi, tout pouvoir implique cette séparation antagoniste. Cependant il estime que les groupes sont hétérogènes, notamment parce que les individus adhèrent à des valeurs différentes, et qu'ils sont évolutifs : les élites changent ainsi donc que les limites de cette séparation antagoniste.

Pour Nicos Poulantzas, l'État fait perdurer ces structures sociales par le fait que la classe dirigeante favorise les intérêts de la classe dominante. l'État est alors la condensation matérielle de rapports de forces entre classes.

Source: Wikipédia

Résumé : Dans ce texte on peut apercevoir la vision des classes sociales selon Karl Marrx, qui explique sa théorie sur le sujet

Adresse de l'article : http://fr.wikipedia.org/wiki/Classe_sociale

18 mai 2011

0. Definition

L’argent n’est pas ce que l’on croit, ou plutôt il est beaucoup plus que ce que l’on croit. Dans sa version matérielle, l’argent est palpable et visible : ce sont les pièces de monnaieutilisées pour payer le pain ou le journal, et les billets de banque qui « sortent des murs » - selon la vision qu’en ont les enfants pour parler des distributeurs bancaires - utilisés pour payer des dépenses de quelques dizaines d’euros.

L’argent peut aussi prendre une forme immatérielle et invisible, à la limite du virtuel : il est alors un simple chiffre inscrit à notre nom dans l’ordinateur de la banque qui tient notre compte. Par extension, l’argent est aussi l’épargne, les prêts et l’ensemble du patrimoine qu’on a accumulé sous toutes ses formes (terres, logement, actions, assurance-vie, rentes etc.) Au-delà de ce sens commun, l’argent occupe une place centrale dans les champs du politique, de l’économie, de la sociologie et de la psychologie.

Selon les économistes, il est en premier lieu un équivalent général de toutes les valeurs, qui permet d’évaluer le prix de tout ce que les humains peuvent s’échanger sur un marché. L’argent a la propriété d’éteindre la dette, et donc de payer toute transaction. A ce titre, c’est un formidable accélérateur des échanges économiques, et donc un créateur de richesse.

Etonnant : l’argent, symbole de la richesse, est en lui-même un instrument créateur de richesse. Enfin, à travers les mécanismes de l’épargne et du crédit, l’argent est un instrument qui permet de manipuler le temps. Epargne : je ne dépenserai que plus tard l’argent que je possède aujourd’hui. Les hommes d’affaires le savent bien, qui travaillent généralement avec de l’argent qu’ils empruntent… !

 

Source : Ce texte est la version enrichie d’un article publié en novembre 2007 dans La pédagogie de l’argent, Les cahiers pour l’histoire de l’épargne, édités par l’association Finances et Pédagogie (5 rue Masseran 75007-Paris)

Site : mailto:jean.beaujouan@free.fr

 Resumé : ce texte explique bien la définition de l'argent et son utilisation

 

11 mai 2011

1. L'impression d'avoir réussi sa vie

 «Au-delà de 75.000 dollars dans les Etats-Unis contemporains (...), une augmentation du revenu n'amène ni à ressentir du bonheur ni à être soulagé du malheur ou du stress, même si cette hausse des revenus continue à améliorer l'évaluation que les individus font de leur vie», écrivent les deux économistes. Autrement dit, gagner toujours plus d'argent renforce le sentiment d'avoir réussi sa vie mais ne rend pas nécessairement plus heureux.

«Peut-être que 75.000 dollars est un seuil au-delà duquel des hausses de revenus n'améliorent plus la capacité des individus à faire ce qui compte le plus pour leur bien-être émotionnel, comme de passer du temps avec ceux qui leur sont chers, éviter la douleur et la maladie, et profiter de leurs loisirs», ont encore avancé les auteurs.

Pour tous les autres, soit la vaste majorité de la population dont le revenu ne dépasse pas ce seuil, leur bien-être émotionnel est bridé par leurs préoccupations financières. A plus forte raison, la pauvreté fait le malheur: «la faiblesse des revenus exacerbe la douleur émotionnelle qui accompagne des malheurs comme le divorce, ou le fait d'être en mauvaise santé ou seul», écrivent Daniel Kahneman et Angus Deaton.

Résumé: Ce texte est un article de journal qui débat sur les sentiments de satisfaction dû à l'argent, si l'argent rend vraiment heureux ou pas

 

Source: www.le Figaro.fr


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